Oui, la mission est possible, Famille Chrétienne

Ce jeune homme de 24 ans a vécu une conversion missionnaire dans une église protestante. Il sort un guide pour exhorter les catholiques à l’évangélisation.

Il se décrit volontiers comme quelqu’un de « discret, plutôt timide ».

Thomas Belleil est pourtant l’auteur de Mission possible qui parait ces jours-ci. Un ouvrage sur l’évangélisation directe, particulièrement sur l’annonce du Christ aux personnes croisées dans la rue. A 24 ans, le jeune homme consacre une partie de son temps libre à cet apostolat.

« Un dimanche par mois, j’accompagne les membres de la communauté Aēn-Karem lorsqu’ils évangélisent place d’Italie à Paris », explique-t-il avant de souligner : « L’évangélisation est devenue la chose la plus importante dans ma vie. »

Thomas est le fils d’Olivier Belleil, ancien modérateur de la communauté du Verbe de Vie. Il serait tentant de faire le raccourci entre son histoire familiale et son attrait pour la mission. Evident… mais faux. A 20 ans, il a eu besoin d’une étape dans une église évangélique lilloise pour que « ce [qu’il avait] appris plus jeune descende véritablement dans [son] coeur ». Dans le Nord, il redécouvre la louange, la lecture de la Bible, vit une relation plus personnelle avec le Christ. « A la fin d’un culte, le pasteur a demandé qui souhaitait rejoindre le groupe d’évangélisation de l’église. Cela a été plus fort que moi, j’ai répondu que j’étais partant. »

« IL FAUT REPARTIR DE LA BASE »

Depuis, Thomas est revenu dans l’église catholique « avec un grand souci de l’unité des chrétiens » et marqué par son expérience missionnaire chez ses frères protestants. « Il y a une évidence de l’évangélisation directe chez eux. Nous, catholiques, avons probablement trop intériorisé le fait que nous devions être discrets sur notre foi, qu’elle ne devait pas déborder de la sphère privée » , explique celui qui vient de terminer des études en sciences religieuses à l’école pratique des hautes études (Paris). Son mémoire de fin d’études portait justement sur l’évangélisation chez les catholiques et les évangéliques.

« Les catholiques sont largement impliqués dans les oeuvres d’évangélisation non directe, faisant la promotion des valeurs chrétiennes . Devant nos églises qui se vident, nous nous inquiétons de la disparition des repères fondateurs de notre société. Nos frères protestants évangéliques craignent eux pour le salut des âmes de nos contemporains. »

Pour Thomas Belleil, nous sommes ainsi revenus au temps des Actes des Apôtres.

Il y voit une opportunité : « Il y a moins de chrétiens en France, mais le nombre d’athées et d’anticléricaux chute aussi, peu à peu remplacés par des hommes et des femmes aussi curieux qu’ignorants face au christianisme. Cela nous oblige à repartir de la base, du coeur de notre foi. »

Benjamin Coste, Famille Chrétienne n°2233

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