Recension sur le site Aleteia
Douze femmes de plume dans les profondeurs de Cîteaux

Philippe Lissac I GODONG
Abbaye de Citeaux.
Il y a eu « le temps des cathédrales ». Voici Le Temps des profondeurs. J’aime infiniment ce titre de livre. Douze femmes ayant chacune séjourné trois jours à l’abbaye de Cîteaux, en Bourgogne, en sont les autrices. Elles n’y sont pas toutes entrées d’un pied léger ou familier. Certaines étaient plongées dans le deuil ou la grisaille des soucis ; d’autres étaient en délicatesse avec la religion ou l’Église, ou en provenance d’autres univers religieux… Et celles qui étaient catholiques ne jouaient pas leur partition de la même façon. Beaucoup d’entre elles aussi découvraient pour la première fois la vie monastique en franchissant le seuil d’une abbaye.
Vie spirituelle incarnée
Ces visiteuses aux aguets des bruits et des silences jalonnant la journée des moines, mais aussi des propres battements de leur cœur, esquissent au fil des pages une sorte de « carte du tendre » de la vie intérieure. Mais ce n’est pas une spiritualité évanescente, fugitive ou abstraite dont témoignent ces écrivaines et poètes aux parcours si différents. C’est une vie spirituelle s’incarnant dans la chair de leurs joies et de leurs peines. C’est une spiritualité de l’altérité où on cherche Dieu en l’homme et l’homme en Dieu. C’est une expérience réconfortante de liberté spirituelle raffermie ou retrouvée au contact d’une communauté trappiste vivant en marge de la société, mais à l’écoute du cœur humain.
Bergères de l’Avent
Voici le temps des profondeurs. Noël ! Ce livre est à maints égards une torche tendue pour nous éclairer dans la nuit de superficialités et de paillettes dont nous inonde la publicité avant les fêtes. Car cette nuit artificielle nous fait oublier la vraie nuit, la nuit authentique des profondeurs. Cette nuit de Bethléem racontée par la Tradition chrétienne, où des gens qui ne comptaient pour rien dans la société d’alors ont retrouvé leur dignité et leur beauté en étant les premiers à pouvoir contempler l’Enfant de la Crèche. Les Écritures ne précisent pas s’il y avait des bergères autour de la mangeoire. Il me plaît de penser que, grâce à ce livre, douze bergères puissent cheminer avec nous durant ce temps de l’Avent : un temps — par excellence — pour redécouvrir la profondeur de l’Espérance.
Pratique :
Cf. lien : Douze femmes de plume dans les profondeurs de Cîteaux
