Rencontre avec Cécile Logeart – Éditrice pour Délivré d’une multitude de démons de Francesco Vaiasuso

Qu’est-ce qui vous a interpellée en travaillant sur cet ouvrage (Délivré d’une multitude de démons de Francesco Vaiasuso) ?

C.L : Cet ouvrage a fait voler en éclats certains préjugés que j’avais sur les cas de possession. Parmi ces préjugés, je croyais que, le Christ étant vainqueur du Démon, tout exorcisme avait un effet immédiat, instantané et total. Or, ce récit nous dit clairement que la libération est progressive. Ce témoignage m’en dit également beaucoup sur ce qui est précieux pour Dieu et que nous avons tendance à oublier au quotidien : par exemple, la puissance du sacrement du mariage, de la prière pour le conjoint, qui, plus que tout, terrasse les forces du mal. Il me parle aussi des conséquences des choix que nous faisons pour nos enfants : une personne malveillante a fait entrer les démons dans Francesco alors qu’il était tout petit ; combien plus la vie de nos enfants est imprégnée de bénédictions lorsque nous faisons pour eux le choix de les éduquer dans la foi.

Comment est-ce que votre travail a changé votre regard sur les personnes possédées ?

C.L : Ce témoignage nous montre la souffrance des personnes possédées, qui est comparable à celle de personnes qui ont une grave maladie, psychique ou physique. Il y a les souffrances inhérentes à la possession ou à la maladie, la détresse du fait de ne pas pouvoir contrôler ce qui nous arrive, et il y a l’isolement social provoqué par cet état. Francesco, qui n’a pas volontairement ouvert la porte au Démon, est attaché au Christ, il aime le Seigneur – même s’il y a des moments où il est dépossédé de sa volonté et a des comportements violents, surtout envers les personnes et les choses consacrées. On peut dire que Francesco vit sa possession sous le regard et dans la grâce de Dieu, tout comme on peut vivre une maladie avec le secours de la grâce de Dieu.

Donc je comprends qu’une personne possédée n’est pas quelqu’un dont je dois avoir peur (même si je dois me protéger de ses accès de violence), mais pour qui je dois prier, envers qui je dois avoir une immense compassion.

Pourquoi lire ce témoignage aujourd’hui ? N’est-ce pas trop glauque de parler du démon de façon aussi « cash » ?

C.L : Le problème est que de nos jours, le Démon, on ne veut surtout pas le voir. Sa tactique est précisément de faire croire qu’il n’existe pas, que le mal est « dans le cœur de l’homme », ou bien que c’est « un mystère ». Or, c’est une vérité de foi qu’il y a des anges qui ont dit « non » à Dieu, et qu’ils essayent de nous entraîner dans leur chute et de nous faire du mal. Mais le Christ a lié leur puissance, et nous sommes absolument libres de leur dire non : ce sont d’ailleurs les promesses de notre baptême. Encore faut-il, pour renoncer, savoir à quoi nous renonçons, d’où la nécessité de les reconnaître et d’appeler un chat, un chat.

Une phrase qui vous a particulièrement touchée que vous aimeriez partager ?

C.L : Je n’en ai pas qui me vienne spontanément à l’esprit. Je retiens cependant que, pendant toutes ces années, Francesco et sa femme ont été dans une situation où ils ne pouvaient pas faire autrement que dépendre de Dieu de façon radicale : c’était une question de vie et de mort. Cela leur a valu l’incompréhension de leur entourage, et même de chrétiens qui ne vivaient pas une épreuve aussi dure sous le regard de Dieu.

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