La Croix, 12 septembre 2013, Clémence Houdaille:
Témoignage : Un aumônier militaire évoque l’après de la blessure de la chair ou du cœur, que chacun peut connaître un jour et surmonter grâce à la fraternité.
(…)Il avait déjà évoqué ces trois mondes dans ces précédents livres, Jésus, l’Eglise et les pauvres, et Les cloches sonnent aussi à Kaboul. Blessés physiques lors des combats, blessés « invisibles » pour qui le traumatisme des conflits « prend parfois une tournure désastreuse au moment du retour dans le giron familial. », désociabilisation liée à la rue, isolement et désoeuvrement dans l’univers carcéral, ces traumatismes exigent un autre combat pour une recontruction totale de la personne. Un combat qui suppose un adversaire et un choix des armes. « Le partage sous toutes ses formes est bien l’une des armes de lumière de l’autre combat », assure l’aumônier militaire.
Rien n’est jamais perdu mais tout est possible, affirme-t-il, appelant à passer de l’ombre à la lumière, en acceptant de n’entrevoir au départ qu’une faible lueur dans les étapes de la reconstruction physique et psychique. Un combat qui, il en est sûr se gagne avec le Christ, « médecin total ». « Préférentiellement à toute autre chose que nous sommes appelés à faire sur cette terre, nous devons aider nos frères en désolation à connaître cet accomplissement de la joie parfaire, dès cette vie. Jésus ne nous donne pas la charte des Béatitudes pour un monde futur, mais pour ce monde-ci. La lutte pour la vie ne supporte pas de délai. La lutte pour l’amour exige que nous revêtions la cuirasse de la charité. C’est ainsi que se gagne l’autre combat. »