La Voix du Nord, 1er décembre 2010, Isabelle Ellender :

Laurent Gay témoigne à Lambersart

La salle est immense. Une centaine d’élèves de première écoutent le conférencier. Laurent Gay, debout, micro en main, parlera pendant plus d’une heure avant de répondre aux questions et commenter les remarques écrites sur des petits papiers. Les lycéens l’ont écouté dans un silence… quasi religieux.
Il faut dire que son parcours est édifiant. Terrible. Dérangeant. Les adjectifs semblent insuffisants pour raconter sa descente aux enfers.

Le petit Laurent est né en 1964 « dans une cité pourrie ». Pourtant, avec deux parents qui avaient un travail, il considère avoir fait partie des privilégiés. Oui mais voilà, si l’enfant a de quoi manger, c’est l’amour qui lui fait défaut. Ses parents l’aiment sans doute mais ne savent pas le montrer.
Du coup, le gamin « pas aimé » se dit qu’il n’est pas « aimable » au sens propre du terme. Il commence à fumer des joints dès l’âge de onze ans, devient « une petite racaille, comme on dit aujourd’hui ». Et puis, il se met à dealer. A 14 ans, il se pique à l’héroïne.
Au cours de sa première garde à vue, celui qui était « aveuglé » par la drogue ouvre les yeux sur ce qu’il est devenu quand le manque se met à le faire souffrir : un junkie. « Je ne pensais pas être toxico. Je croyais gérer, être libre. Mais c’est la drogue qui nous gère ! ».
Il faudra encore du temps au jeune homme pour véritablement sortir du trou noir. Il connaîtra la prison (il bénéficiera d’un non-lieu après avoir tué un homme lors d’une bagarre), l’hôpital psychiatrique et découvrira sa séropositivité. Sa compagne, obligée d’avorter de leur enfant, mourra peu après du sida, à l’âge de 25 ans. « J’étais devenu un animal sauvage, déconnecté de la réalité ».

Soigné par des soeurs dans un monastère, dans un service de soins palliatifs, Laurent Gay découvre la foi. « Mais ma foi, à ce moment-là, c’était juste de la magie ».
Le jour où il décide d’en finir, il « sent une présence dans son coeur », « il s’est passé quelque chose de merveilleux : je savais que c’était Jésus ».
Depuis 17 ans qu’il « a dit oui à Jésus », celui qui en a aujourd’hui 46 s’est marié, a eu deux enfants et il s’est donné pour mission de témoigner. À la fois des ravages de la drogue et de cette foi qui a transformé sa vie. Son message d’espoir, il l’a répété aux jeunes de Sainte-Odile, hier (330, en trois rencontres). « Non, vous n’êtes pas nuls, personne n’est nul ». « Le shit, ça vous fait rigoler. Mais la rigolade, on peut la payer cher ». Et puis encore : « un drogué dans une famille, c’est terrible ! » Et surtout, cette phrase, en guise de conclusion : « Votre vie est un cadeau, prenez-en soin ! ».

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