Le Figaro, extraits de l’article du 19/04/2014, Astrid de Larminat:
Père Philippe : « Le grand travail à faire est d’accepter sa vie »
Auteur de best-sellers, le prêtre explique comment entreprendre un chemin spirituel.
Le père Jacques Philippe écrit des petits traités de vie intérieure. Un million d’exemplaires en ont été vendus, dont plus des deux tiers à l’étranger. Après avoir enseigné les mathématiques et étudié l’hébreu en Israël, il est devenu prêtre. Il a prêché des retraites dans plusieurs pays d’Asie et d’Europe et maintenant en Amérique du Nord.
LE FIGARO. – Vous êtes prêtre et auteur à succès. Recherche la paix (Éditions des Béatitudes), le plus célèbre de vos ouvrages, s’est vendu à 300 000 exemplaires. Pourquoi publiez-vous ?
Père Jacques PHILIPPE. – J’ai une formation scientifique et n’avais jamais pensé à écrire. Quand j’ai commencé à prêcher des retraites, j’ai constaté que les enseignements que je donnais faisaient du bien aux personnes présentes. C’est alors que j’ai pensé à les mettre par écrit pour qu’ils puissent toucher un plus grand nombre. Mais je ne m’attendais pas à une diffusion si importante ! Tout ce que j’écris est puisé dans la Bible et les grands auteurs chrétiens comme Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux, François de Sales. Je m’inspire aussi des échanges que j’ai eus avec les milliers de personnes que j’ai rencontrées pendant ces retraites et qui me confient leurs souffrances, leurs questions. Les gens arrivent avec de lourds fardeaux, parfois englués dans la colère, l’amertume, le découragement. Même si tous leurs problèmes ne sont pas résolus, au terme de la retraite, ils sont différents, paisibles et à même de prendre de bonnes décisions.
De quoi souffrent principalement les hommes et les femmes que vous rencontrez ?
Ils expriment de l’inquiétude, de la culpabilité, de la révolte. Mais souvent, au fond, c’est soi-même qu’on a du mal à porter. Beaucoup sont insatisfaits de leur propre vie. Le grand travail à faire, à la lumière de la miséricorde du Père, c’est d’accepter sa vie, même si elle n’est pas parfaite, même s’il y a des frustrations, même si des rêves ne se sont pas réalisés. Dans toute vie, on peut continuer à avancer et apprendre à aimer.
Faut-il être chrétien pour lire vos ouvrages ?
L’Évangile est plein de vérités universelles. Il décrit la condition humaine de la façon la plus profonde qui soit. Qu’est-ce que l’homme ? Quel est le sens de la vie ? Évidemment, j’évoque aussi les moyens spécifiquement catholiques, les sacrements par exemple, auquel un non-chrétien pourrait d’abord rester étranger. Mais j’ai connu des psys qui donnaient mes livres à leurs patients. Je crois qu’ils peuvent rejoindre tout homme qui a le désir de bien vivre.