Magazine Zélie, 13/07/2016, Solange Pinilla, extraits :
L’héritage d’Hildegarde, qui parle à notre temps, se situe dans sa vision globale, holistique, de l’être humain: corps, âme et esprit. « L’âme et le corps sont l’œuvre unique d’une double nature, écrit-t-elle dans le Livre des œuvres divines. L’homme est partout corporel. » Hildegarde établit donc une distinction mais aussi une unité entre le corps et l’âme. « Je suis mon corps, je suis mon âme, je suis mon esprit » pourrait-on dire. Pour Hildegarde, la santé de la personne dépend en partie de l’éclat de son âme.
«L’être humain a tendance à s’occuper de sa santé physique, mais beaucoup moins de celle de son âme, affirme le Père Pierre Dumoulin. Alors que si l’âme est en mauvaise santé, si le péché la détruit, le corps va tomber malade. La confession est la base pour se soigner. » A l’inverse, si la personne souffre physiquement mais que l’âme est en bon état, elle vivra les choses de façon paisible et heureuse: «Beaucoup de personnes qui vont mourir attendent le prêtre pour se confesser, et meurent en paix, au milieu de souffrances terribles!» souligne le Père Pierre Dumoulin. C’est le même principe en ce qui concerne les soins palliatifs: on prend soin de toute la personne, corps et âme. De la même façon, un enfant guérit plus rapidement si sa mère est à ses côtés que s’il est seul.
Hildegarde de Bingen utilise une notion centrale, la viriditas (viridité). Il s’agit de l’énergie vitale de la personne, corps, âme et esprit. Ce n’est autre que l’Esprit-Saint, la chaleur de Dieu qui donne la vie.