Paroisses Vivantes, extraits, mai 2013, Marie-Claude Cudry :
Est-il facile d’être jeune aujourd’hui ?
Il n’est pas plus facile de l’être actuellement qu’auparavant. Mais, il est certain que les développements technologiques, notamment les réseaux sociaux (Facebook-Twitter), permettent une proximité plus grande du monde. Cela exacerbe cependant la superficialité. En choisissant selon les envies et les émotions du moment, en «zappant» constamment, il y a danger de s’égarer.
Comment percevez-vous les jeunes actuellement ?
Les jeunes sont très sensibles au regard que l’on porte sur eux, à la qualité et à la profondeur de la relation. Ils ont besoin de l’adulte, de son témoignage vrai et authentique ; ils ne supportent pas l’hypocrisie et les incohérences. Ils aiment les discussions franches. Ce n’est pas aider un jeune quand on lui dit : «fais ce que tu ressens». Il n’a pas les bases, les points de repère pour y arriver. Le jeune se retrouve isolé par rapport à sa propre vérité. Il a un sentiment de vide alors qu’un jeune est toujours un projet et une chance pour la société. Le rôle de l’adulte, de l’éducateur, est de l’aider à se construire, à trouver les pierres qui contribuent à sa construction.
Y-a-t-il des questions sans réponse ?
Beaucoup de questions, de situations les turlupinent. Comme celle du divorce des parents, de la violence, de l’homosexualité, du suicide par exemple. Il n’est pas facile d’aider un jeune confronté à ces situations. Ces thèmes sont délicats. Les réponses ne sont pas toujours rationnelles. La plus simple est toutefois d’être près du jeune qui s’interroge et de lui offrir du temps ! Sous le conflit d’un jeune et de ses parents se cache un appel à plus d’amour. En général, un ado ne peut se poser sans s’opposer ! Pourquoi ne pas dès lors créer dans les paroisses des groupes de parents d’ados ? Rien ne vaut le partage d’expériences communes pour aider et rassurer.