Une femme qui avorte n’est pas forcément une femme qui veut avorter
Grossesse imprévue, choix impossible. Aujourd’hui en France, une femme qui avorte n’est pas forcément une femme qui veut avorter. Ce scandale n’empêche personne de dormir, mais il a inspiré à Clotilde Merza un petit roman nourri par la réalité à laquelle elle a été confrontée dans l’exercice de sa profession sociale. Claire et Mélanie, deux âges de la vie, une même épreuve : la grossesse imprévue.
Dans une société qui déteste l’imprévu et considère la grossesse comme un handicap professionnel, leur destin paraît tout tracé.(…) Sous la plume de Clotilde Merza, on croise ainsi des femmes qui s’interdisent consciemment de caresser leur ventre afin de ne pas s’attacher à l’enfant qu’elles portent ; d’autres qui conservent comme un trésor l’échographie d’un petit ver au cœur battant, dont le seul tort fut de ne pas se plier à l’impératif moral d’être, non seulement désiré, mais planifié. Il faudra attendre quatre-vingt-dix pages pour rencontrer enfin quelqu’un qui réagisse de manière normale et spontanée à l’annonce d’une grossesse : « Félicitations ! ».
Jalons, Printemps 2018, n°27, Ingrid Riocreux